immobilier d'entreprise et RSE
Articles Sep 2023

Immobilier d’entreprise et RSE : vers un immobilier professionnel responsable

RSE

La Responsabilité Sociétale des Entreprises (ou RSE) permet d’intégrer les préoccupations sociales ou environnementales dans l’activité commerciale de la société. L’objectif est de contribuer à accélérer le développement durable. Au-delà de mettre en place de nouvelles pratiques managériales ou organisationnelles, ces problématiques invitent les entreprises à s’interroger sur leur stratégie immobilière. Le secteur de l’immobilier et du bâtiment représente à lui seul près de 45 % des émissions de gaz à effet de serre.

Les entreprises amorcent leur transition vers la sobriété énergétique. Zoom sur les enjeux sociaux, économiques et durables de l’immobilier d’entreprise.

Vers un immobilier d’entreprise résilient et durable

Un des piliers de l’immobilier responsable est de rendre les bâtiments plus vertueux. Plusieurs pistes peuvent être explorées pour optimiser la performance environnementale de vos locaux professionnels.

Amélioration de l’exploitation et de l’occupation des locaux professionnels

Certains locaux professionnels ne sont plus adaptés aux besoins des entreprises. Étages vides, bureaux trop grands : la RSE immobilier passe d’abord par une évaluation des besoins et une optimisation de l’exploitation des bureaux.

L’évolution des méthodes de travail est un levier pertinent pour optimiser l’occupation des bureaux. Par exemple, le télétravail permet de réduire la taille des bureaux. Il n’est plus nécessaire d’accueillir chaque jour la totalité des salariés sur site.

Les entreprises ont aujourd’hui besoin de modularité. Grâce au coworking, au flex office ou aux bureaux partagés il est possible de gérer l’occupation des locaux avec plus de flexibilité. Ces évolutions permettent de limiter les temps de trajet des collaborateurs. Cela participe à la décarbonation, mais également au bien-être des salariés.

Réduction des coûts et de l’impact énergétique

La crise du Covid 19 a eu un effet révélateur. La forte diminution de l’activité a eu un impact significatif sur les émissions de carbone. Le transport des employés n’est pas le seul levier en jeu. Les besoins de chauffage ou la consommation d’eau et d’électricité des entreprises ont diminué.

Pour répondre aux enjeux sociétaux, environnementaux et de gouvernance (ESG), les entreprises peuvent mettre en place des indicateurs intelligents. Ils visent à coordonner les objectifs du service RSE avec celui du gestionnaire du bâtiment.

  • Politique d’achats responsables
  • Choix de prestataires ayant une contribution RSE.
  • Formation des collaborateurs aux gestes d’économies d’énergie
  • Gestion de la climatisation ou du chauffage de manière plus économe.

Des actions concrètes permettent de réduire l’impact de l’immobilier d’entreprise sur l’environnement.

Rénovation énergétique de l’existant (rattaché au décret éco-énergie tertiaire)

L’immobilier durable passe par la rénovation énergétique des bâtiments.

  • Isolation des toitures, des murs
  • Installation d’une pompe à chaleur ou d’une chaudière biomasse pour le chauffage central.
  • Raccordement d’un bâtiment à un réseau de chaleur ou de froid.
  • Installation de chauffe-eau solaire pour l’eau sanitaire.
  • Changement des huisseries pour des fenêtres triples vitrages ou des portes mieux isolées.

L’optimisation des performances énergétiques d’un local professionnel notamment par la végétalisation des espaces. Les plantes ne sont pas seulement esthétiques. Par exemple, un toit végétalisé permet de baisser la température ambiante de 1 degré ou 2 degrés.

Les TPE et PME bénéficient depuis le 1er octobre 2020 d’un crédit d’impôt pour les accompagner dans l’amélioration des performances énergétiques de leurs locaux. Cette aide d’un montant maximum de 25 000 € est disponible pour toutes les rénovations énergétiques jusqu’au 31 décembre 2024.

Engager une stratégie bas carbone

Un second pilier de la lutte contre le réchauffement climatique est de mettre en place une stratégie pour répondre aux enjeux bas carbone.

    Identifier les opportunités

    La première étape de la stratégie bas carbone est de réaliser un bilan carbone. L’évaluation doit répondre aux exigences de la norme ISO 14064-1. Elle aide à comprendre les principaux postes d’émissions de votre parc immobilier.   

    • Climatisation et chauffage.
    • Serveurs internes et informatiques.
    • Éclairage.
    • RIE (Restaurant interentreprise).

    Le transport est un axe important pour améliorer votre empreinte carbone. Mettre en place un plan de mobilité permet d’augmenter l’efficacité des déplacements de vos collaborateurs tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Vous pouvez bénéficier du soutien de l’Ademe pour établir votre plan de mobilité.

    Pour optimiser les déplacements, l’emplacement de vos futurs projets immobiliers doit être pensé pour faciliter la mobilité.

    Définir des objectifs et une feuille de route

    Après avoir listé les différentes actions à mettre en place, vous pouvez les hiérarchiser par ordre de priorité. De cette façon, vous disposerez d’une feuille de route concrète pour piloter l’aspect immobilier d’entreprise de votre RSE.

    Le plan d’action doit être suivi au plus haut niveau de l’organisation. Pour être efficace, il doit par exemple figurer à l’ordre du jour des conseils de direction. Vos objectifs bas carbone doivent être alignés avec la stratégie globale de l’entreprise.

    Pour impliquer tous les niveaux de l’entreprise, vous pouvez créer un prix carbone interne avec la direction des achats ou un budget carbone par service.

    Mesurer la performance des actions

    L’efficacité de votre feuille de route bas carbone passe par le reporting et l’innovation. Il est nécessaire d’évaluer les résultats des mesures prises afin de les améliorer ou de les ajuster. Pour faciliter l’analyse de vos mesures, il est préférable de définir des indicateurs clés de performances (ou KPI, pour Key Performance Indicator).

    Les résultats peuvent faire l’objet d’une publication interne aux collaborateurs pour les impliquer dans l’amélioration du bilan carbone de l’entreprise. Ils peuvent être communiqués aux partenaires ou aux actionnaires pour démontrer l’implication de la société dans la lutte contre le réchauffement climatique. Il s’agit d’une mesure particulièrement efficace pour améliorer son image de marque.

    Immobilier d’entreprise : accélérer la transition écologique

    Le dernier pilier de l’aspect RSE de l’immobilier d’entreprise est le respect des obligations légales ou normatives.

    Les obligations du décret tertiaire

    Le Décret Eco-Energie Tertiaire (DEET) impose aux entreprises une réduction des consommations énergétiques pour tous les bâtiments tertiaires (les obligations écoénergie tertiaire). Son objectif est d’obtenir une réduction de 60 % d’énergie en 2050.

    Ce décret vise tous les locaux dont la superficie d’exploitation est supérieure à 1 000 mètres carrés SDP. Il vient finaliser les dispositions de la loi ELAN du 23 juillet 2019. Les obligations des entreprises découlent également des dispositions de la loi PACTE du 22 mai 2019 visant à imposer aux entreprises de mieux prendre en compte les enjeux sociaux et environnementaux de leur activité.

    Les normes, certifications et labels environnementaux

    La RSE d’immobilier d’entreprise passe aussi par l’obtention de labels ou de certifications. Ces dispositifs permettent de faire évaluer vos démarches d’économies d’énergie par un organisme indépendant.

    Il existe plusieurs certifications ou labels dont les 2 principaux sont :

    • Certification Haute qualité environnementale (HQE) ;
    • Label Bâtiment basse consommation (BBC).

    Source :

    https://www.creditmutuel-immobilier.fr/fr/actualites/lois-grenelle-et-reduction-gaz-a-effet-de-serre.html

    https://www.lemoniteur.fr/article/batiment-et-urbanisme-de-l-interet-des-plantes.1300279